Lancement de la Campagne de sensibilisation de la VAE
Honorables Députés et Sénateurs,
Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement
Vos Excellences, Messieurs les Ministres,
Distingués Invités, en vos titres et qualités,
La nécessité de la VAE en RDC
La VAE prend racine dans un contexte où l’accès à une certification formelle demeure limité pour beaucoup de congolais, en raison de facteurs économiques, géographiques et institutionnels.Nombre de travailleuses et travailleurs disposent de compétences avérées, acquises au fil des années dans des environnements informels ou extraprofessionnels, mais peinent à les faire reconnaître par le système classique d’enseignement ou de formation. La VAE, en ouvrant la porte à une reconnaissance officielle de ces acquis, permet de réduire les inégalités, d’accroître la mobilité professionnelle et d’encourager l’employabilité à l’échelle nationale.
Les différentes phases du processus de VAE
Le processus de VAE en RDC s’articule autour de plusieurs étapes clés, chacune nécessitant rigueur, implication et accompagnement :1. Sensibilisation et information :
Il s’agit d’abord d’informer largement la population sur le droit à la VAE, ses modalités d’accès et ses avantages.Cette phase mobilise toutes les communautés et les institutions de formations professionnelles, afin d’atteindre toutes les catégories de candidates et candidats, quel que soit leur parcours.
Plusieurs ressources seront mises à disposition pour une meilleure appropriation de ce dispositif.
- a. Notamment, des journées portes ouvertes aux 4 coins de la Ville de Kinshasa, auprès de nos centres partenaires avec le concours de Inspecteurs Provinciaux Principaux (Communément appelés IPP) et nos Directeurs Provinciaux (Proved) (pour ne pas dire l’administration du Ministère Tout entière) afin de toucher le maximum de personnes et apporter les bonnes réponses autour de la VAE.
Dans cette sensibilisation, il est important de noter que toutes les mesures seront prises pour briser la barrière de la langue qui empêchent parfois les congolais, et ici, particulièrement les kinois de franchir le cap de certaines décisions importantes de leur vie. - b. Pendant cette phase dite « phase zéro », le Ministère travaille d’arrachepied pour garantir la qualité, l’équité et l’accessibilité à la VAE au travers de son arsenal règlementaire, la précision des référentiels de métiers, des référentiels d’évaluation, pour ne citer que ceux-ci.
2. Première phase : Accueil et orientation :
Des structures de proximité vont accueillir les bénéficiaires potentiels, analyser leurs besoins et leur proposer une première orientation. L’un des prérequis est l’identification auprès des réseaux des métiers agréés du Ministère de la Formation Professionnelle.Les conseillers d’orientation et les réseaux des métiers vont jouer ici un rôle crucial en guidant chaque personne dans la compréhension du dispositif, dans la compréhension des critères d’éligibilité et l’identification des compétences à valoriser.
a. Dans cette phase, l’Accompagnement sera personnalisé.
Cette étape constitue le cœur de cette phase, permettant aux candidates et candidats d’approfondir leur démarche, de préparer leur dossier et de surmonter les défis liés à la diversité linguistique et culturelle du pays.
3. Deuxième phase : Construction et dépôt du dossier de défense:
Il s’agit de formaliser les acquis et de les relier à une certification reconnue, étape qui exige un travail minutieux, et une présentation authentique du parcours professionnel.Chaque bénéficiaire devra décrire de façon détaillée les activités exercées, les compétences mises en avant.
4. Troisième phase : Entretien et décision du jury :
le dossier est soumis à un jury qui évalue la pertinence des compétences, accompagnée d’une phase pratique.À l’issue de l’entretien, le jury statue sur l’attribution, totale ou partielle, de la certification ou de son refus. Le cas échéant, une autre demande peut être introduite 3 ans après.
En cas de validation partielle, il est possible de compléter l’acquisition des compétences manquantes par la formation ou d’autres expériences professionnelles.
5. La dernière et 4ème phase est la remise de la certification.
La dernière étape consacre la réussite du parcours : le candidat reçoit officiellement sa certification, qui représente une reconnaissance sociale et professionnelle de ses acquis. Cette reconnaissance ouvre de nouvelles perspectives en termes d’emploi, d’évolution ou de mobilité professionnelle.Avant de clore mon propos, il m’est primordial d’évoquer les acteurs clés de ce dispositif :
Les acteurs clés du dispositif
La réussite de la VAE repose sur une mobilisation collective de différents acteurs, chacun porteur de responsabilités et d’expertise.- Le Ministère de la formation professionnelle : Garant de l’intégrité, de la qualité et de l’accessibilité du dispositif, le ministère veille à la mise en place de cadres réglementaires, à la formation des intervenants et à la reconnaissance officielle des certifications délivrées.
- La Ville de Kinshasa (pour ne pas dire le Gouvernorat), les partenaires Techniques et Financiers ainsi que les Réseaux des métiers.
- Les animateurs et conseillers d’orientation : Intermédiaires de proximité, ils accompagnent chaque bénéficiaire dans la démarche, proposent des outils adaptés, organisent des rencontres et offrent un suivi personnalisé.
-
Le jury : Constitué des professionnels des métiers, selon les filières ainsi que des formateurs et des représentants d’entreprises, présidant le jury.
Leur constitution est règlementée. Leurs maîtres mots : Évaluation, décision, attribution de titres, validation, orientation, garantie d’impartialité, transparence, équité, rigueur. - Les entreprises et organisations professionnelles : En intégrant la VAE dans leurs pratiques de recrutement et de gestion des carrières, elles favorisent la baisse du taux de chômage mais surtout, favorisent le recrutement et le placement des compétences locales.
- Les bénéficiaires : Votre sérieux, votre engagement et votre volonté de progresser sont au cœur du succès du dispositif. Chaque personne devra investir temps et énergie dans une démarche exigeante, marquée par l’authenticité de l’introspection et la détermination à formaliser son parcours.
L’exigence de sérieux : un enjeu partagé
Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement,Vos Excellences, Messieurs les Ministres,
Distingués invités
Je conclurai en évoquant le « Sérieux » de la démarche VAE.
Un enjeu qui doit être partagé par l’ensemble des acteurs.
Du côté du Ministère de la formation professionnelle, il s’agit d’assurer la rigueur administrative et pédagogique, la transparence des processus et le respect des normes.
La VAE en RDC repose sur un cadre institutionnel solide, où le ministère de la formation professionnelle joue un rôle central, aussi bien dans la conception que dans le déploiement du dispositif, dans son suivi, son contrôle et l’amélioration continue de la procédure VAE
Pour les animateurs et conseillers, le sérieux se traduit par la qualité de l’accompagnement, l’écoute active et la capacité à adapter les outils aux réalités du terrain.
Chez les bénéficiaires, il s’illustre par l’implication personnelle, la sincérité dans la valorisation des acquis et la persévérance face aux défis.
Ce sérieux collectif fait de la VAE une expérience structurante et structurée à la fois, inclusive, résiliente, capable de transformer des parcours individuels en moteurs de développement professionnel et social pour la RDC.
Je vous remercie
Kinshasa, le 14 septembre 2025
Lancement de la Campagne de sensibilisation de la VAE
Chapiteau de l’Hôtel Pullman
Bibiche Mbonga Magalu Engwanda
Conseillère du Ministre d’Etat – Ministre de la Formation Professionnelle